Collées à une vision anatomique du corps
avec son corollaire de temporalité, de destruction future et de mort,
d’autres pièces de cette séries ont été présentées dans l’exposition de
groupe « l’heurt mort « (Agullo, Cauwet, Duval, Lapicques , Molinier,
Yamada ) toujours à la galerie « A l’Enseigne des Oudin « en février 2003
. Cet aspect biologique n’est pour autant qu’un élément de ces peintures.Bien
qu’écorché, pelé, c’est à dire évidé de leur peau, pour laisser apparaître
le système nerveux, osseux, digestif…ces « squelettes « sont moins grinçants
que ceux des danses macabres du moyen -âge, moins figés et symboliques
que ceux des vanités, plus sémillants que les planches médicales, et plus
mécaniquement utile sans doute à l’étudiant de la psyché qu’aux étudiants
de médecine. Sur la base d’une corrélation Couleur / Fonction en rapport
avec celle déjà utilisée dans les séries des parties d’échecs : Nerfs
/ Reine/ Noir/ Action ; Os / Roi / Rouge / Structure ; Œil / Fou / Jaune
/ Perception ; Cœur, Poumon, Rate, Testicule …/ Cavalier / Vert / Organisation
Œsophage, Tube, Estomac, Intestin / Tour / Bleu / Intégration ; Muscle
et chair / Pion / Brun / Conservation ces écorchés proposent une invitation
élémentaire ( au sens des Eléments constitutifs d’un univers comme dans
la tradition Air / Eau / Feu / Terre ) de la vision interne d’un corps
( fourmillant de vie ) et de sa relation à « l’âme « qui se développe
avec la seconde série de 2003 dans un ensemble intitulé Vies Intérieures
.
© Dominique DIGEON |